jeudi 29 novembre 2012

Louis Armstrong : Miss Marple, The Fugees & Guinness





 
Louis Armstrong est mon artiste de prédilection lorsque je me sens « blue ». Il est en effet difficile de résister à son grand sourire, sa musique entraînante et sa personnalité colorée.

Né en 1901 à New Orleans, en Louisiane, il vit au sein d’une famille très pauvre, élevé par sa mère et grand-mère. Durant son enfance, il travaille pour une famille Lithuanienne-Juive, les Karnoskys, qui se prennent rapidement d’affection pour le petit Louis. C’est cette famille qui lui achète son premier cornet, un instrument s’apparentant à la trompette. Il se fait remarquer pour sa sonorité expressive et émotionnelle, au point de débuter sa carrière de musicien au jeune âge de 13 ans. Troquant son cornet pour la trompette, il se joint à des orchestres de cuivres de la Nouvelle Orleans, jouant même sur des bateaux à vapeur pour touristes, qui parcouraient la rivière du Mississippi.
D’abord admiré pour ses talents de trompettiste, il se fait remarquer pour son chant « scat » et sa voix grave, rauque et unique. Selon une légende urbaine, la raison pour laquelle il « scat » beaucoup sur son succès « Heebie Jeebies » est qu’il aurait échappé ses feuilles de musique sur le plancher et aurait commencé à chanter des syllabes incompréhensibles.
Au cours de sa carrière, Armstrong a enregistré de nombreux albums et a apparu dans plus de 30 films. Il fut d’ailleurs le premier musicien jazz à faire la première page du célèbre Times Magazine, en 1949. Il détient aussi le record du plus vieil artiste à être #1 sur les chartes musicales, à l’âge de 63 ans, pour sa chanson « Hello, Dolly ». Mais encore, cet exploit est encore plus impressionnant, sachant qu’il a réussit à détrôner The Beatles, qui étaient #1 depuis 14 semaines consécutives avec 3 chansons différentes.
Surnommé Satchmo, pour « Satchel-mouth » (grande bouche), Louis Armstrong a continué à faire des spectacles jusqu’à sa mort en 1971.

Parmi ses succès, on dénote « What a Wonderful World », «Stardust », « Dream a little dream of me », « When the saints go marching in » et plusieurs autres. Voici ici 2 pièces que j’aime beaucoup, incluant « Hello Dolly », tiré du film du même titre avec Barbra Streisand, ainsi que « The Nearness of You », un magnifique duo avec la grande Ella Fitzgerald, avec qui il a d’ailleurs enregistré 3 albums.



Son œuvre, toujours vivante aujourd’hui, se retrouve dans plusieurs aspects de notre société : musique, littérature, film, télévision, bière et jeux vidéos.


Musique
La première manifestation actuelle de Louis Armstrong est ici, au Québec, avec le groupe Misses Satchmo. Le quatuor fait non seulement allusion au grand musicien dans son nom de groupe, mais fait aussi des reprises de Armstrong ou des pièces dans son style jazz. La trompettiste et chanteuse s’assure aussi de jouer de son instrument d’une manière similaire à Louis. Le groupe est présentement en tournée, alors attrapez-les en spectacle !
           
Le trio hip-hop The Fugees, composé de Lauryn Hill, Wyclef Jean et Pras Michel, a aussi utilisé une pièce de Armstrong comme inspiration pour leur chanson « Nappy Heads ». Ce sont les fameuses paroles « I think to myself what a wonderful world » que l’ont peut entendre, ici utilisées pour critiquer l’esclave dans les champs de coton.

La pièce « Shamrock » de Armstrong est aussi audible tout au long de la chanson « Booty Loose » de Sly & the Family Stone.

Sublime, groupe ska des années 90, s’est inspiré d’un duo de Ella Fitzgerald et Louis Armstrong, « Summertime », pour leur chanson du même nom. La version originale est superbe : le son clair et expressif de la trompette, le chant mélancolique de Ella, l’orchestre langoureux, tout est parfait. Sublime reprendre les paroles « Summertime and the living is easy », puis enchaîne un peu plus loin en mentionnant Armstrong : « Me and Louie we're gunna run to the party and dance till the rhythm it ».

Du côté de la France, l’artiste Claude Nougaro rend hommage au célèbre trompettiste avec sa pièce « Armstrong ». Nougaro se compare à Armstrong tout au long de la pièce et on peut entendre une trompette imitant le style de Louis.

L’espace détient aussi une petite pièce de Louis Armstrong. En effet, la capsule Voyager, envoyée en exploration spatiale en 1977, renferme des disques en or contenant de l’information sur la location précise de la planète, mais aussi des images et sons de la Terre. La chanson « Melancholy Blues » de Armstrong fait partie du lot, tout comme des pièces de Mozart, Beethoven et Chuck Berry.

Pour terminer ce segment musical, je partage avec vous quelques version du classique « What a Wonderful Word ». Reprises à maintes reprises, j’ai déniché pour vous les versions les plus éclectiques, à mon avis. Mon choix s’est arrêté sur The Flaming Lips, Joey Ramone et Ministry.


Film et télévision
Tel que mentionné précédemment, Louis Armstrong a joué dans plus de 30 films. Cela est sans compté les nombreuses fois qu’un acteur a joué le rôle du trompettiste. Voici quelques exemples :

Le film « Hello Dolly » avec la grande Barbra Streisand est probablement l’apparition la plus connue de Armstrong. Dans le film, il accueille chaleureusement Dolly, jouée par Streisand, en lui chantant la pièce suivante. La chanson fut #1 au top des chartres musicales, détrônant  l’époque The Beatles.

Un autre film connu est « New Orleans », dans lequel il apparaît et joue avec Billie Holiday. Un film à regarder si vous êtes un fan de jazz !

Louis Armstrong a aussi été interprété par plusieurs acteurs.

Il apparaît notamment dans Miss Marple : At Bertram’s Hotel, où le personnage joue en compagnie d’une grande chanteuse jazz fictive. Soyez sans crainte : Louis Armstrong n’était pas le meurtrier dans cette intrigue !

Le personnage apparaît aussi dans un épisode de Laverne & Shirley, « The Defiant One ».

La populaire émission Saturday Night Live a aussi utilisé le personnage pour l’un de ses clips. Ils ont réuni les meilleurs musiciens décédés pour créer un épisode fictif de « Behind the Music ; Rock & Roll Heaven ». Le super-band, appelé de « The Great Frog Society » regroupe Louis Armstrong, Jim Morrison, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Keith Moon et Buddy Holly.

La musique de Armstrong a souvent utilisé dans les trames sonores de films, mais quelques pièces ont su accentuer des scènes classiques.

La pièce « What a Wonderful World » a été popularisé aux Etats-Unis lors de la sortie du film « Good Morning, Vietnam ». Ce fut d’ailleurs le dernier succès de Armstrong avant sa mort.

Le documentaire Bowling for Columbine a repris la même pièce pour démontrer sarcastiquement l’utilisation des armes dans un monde pas si « wonderful ».

Dans Wall-E, l’adorable robot de Disney, la version de « La Vie en Rose » par Armstrong dépeint bien la scène lorsque Wall-E rencontre et tombe amoureux de Eve. Cette version du classique de Édith Piaf est d'ailleurs une de mes préférées.

Finalement, dans Stardust Memories de Woody Allen, le personnage principal écoute la chanson « Stardust » et vit un moment de joie intense.


Littérature, Jeu Vidéo et Bière

Du côté de la littérature, le livre « Twelve Bar Blues » de Patrice Neate inclut un jeune Louis Armstrong qui rencontre un des personnes principaux, Fortis Holden, un cornettiste.

Le jeu vidéo « Fallout 2 », retro-futuriste et post-apocalyptique, est introduit par la pièce « A kiss to build a dream on ».

Finalement, Louis Armstrong a gagné en popularité dans les années 90, grâce à une publicité de la bière Guinness utilisant la chanson « We have all the time in the world ».

Bonne lecture et bonne écoute!

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