Louis
Armstrong est mon artiste de prédilection lorsque je me sens
« blue ». Il est en effet difficile de résister à son grand sourire, sa
musique entraînante et sa personnalité colorée.
Né en 1901
à New Orleans, en Louisiane, il vit au sein d’une famille très pauvre, élevé
par sa mère et grand-mère. Durant son enfance, il travaille pour une famille Lithuanienne-Juive,
les Karnoskys, qui se prennent rapidement d’affection pour le petit Louis. C’est
cette famille qui lui achète son premier cornet, un instrument s’apparentant à
la trompette. Il se fait remarquer pour sa sonorité expressive et émotionnelle,
au point de débuter sa carrière de musicien au jeune âge de 13 ans. Troquant
son cornet pour la trompette, il se joint à des orchestres de cuivres de la
Nouvelle Orleans, jouant même sur des bateaux à vapeur pour touristes, qui
parcouraient la rivière du Mississippi.
D’abord
admiré pour ses talents de trompettiste, il se fait remarquer pour son chant
« scat » et sa voix grave, rauque et unique. Selon une légende
urbaine, la raison pour laquelle il « scat » beaucoup sur son succès
« Heebie Jeebies » est qu’il aurait échappé ses feuilles de musique
sur le plancher et aurait commencé à chanter des syllabes incompréhensibles.
Au cours
de sa carrière, Armstrong a enregistré de nombreux albums et a apparu dans plus
de 30 films. Il fut d’ailleurs le premier musicien jazz à faire la première
page du célèbre Times Magazine, en 1949. Il détient aussi le record du plus
vieil artiste à être #1 sur les chartes musicales, à l’âge de 63 ans, pour sa
chanson « Hello, Dolly ». Mais encore, cet exploit est encore plus
impressionnant, sachant qu’il a réussit à détrôner The Beatles, qui étaient #1
depuis 14 semaines consécutives avec 3 chansons différentes.
Surnommé
Satchmo, pour « Satchel-mouth » (grande bouche), Louis Armstrong a
continué à faire des spectacles jusqu’à sa mort en 1971.
Parmi ses
succès, on dénote « What a Wonderful World », «Stardust »,
« Dream a little dream of me », « When the saints go marching
in » et plusieurs autres. Voici ici 2 pièces que j’aime beaucoup, incluant
« Hello Dolly », tiré du film du même titre avec Barbra Streisand,
ainsi que « The Nearness of You », un magnifique duo avec la grande
Ella Fitzgerald, avec qui il a d’ailleurs enregistré 3 albums.
Son
œuvre, toujours vivante aujourd’hui, se retrouve dans plusieurs aspects de
notre société : musique, littérature, film, télévision, bière et jeux
vidéos.
Musique
La première manifestation actuelle de Louis Armstrong
est ici, au Québec, avec le groupe Misses Satchmo. Le quatuor fait non
seulement allusion au grand musicien dans son nom de groupe, mais fait aussi
des reprises de Armstrong ou des pièces dans son style jazz. La trompettiste et
chanteuse s’assure aussi de jouer de son instrument d’une manière similaire à Louis.
Le groupe est présentement en tournée, alors attrapez-les en spectacle !
Le trio hip-hop The Fugees, composé de Lauryn Hill,
Wyclef Jean et Pras Michel, a aussi utilisé une pièce de Armstrong comme inspiration
pour leur chanson « Nappy Heads ». Ce sont les fameuses paroles « I
think to myself what a wonderful world » que l’ont peut entendre, ici
utilisées pour critiquer l’esclave dans les champs de coton.
La pièce « Shamrock » de Armstrong est
aussi audible tout au long de la chanson « Booty Loose » de Sly &
the Family Stone.
Sublime, groupe ska des années 90, s’est inspiré d’un
duo de Ella Fitzgerald et Louis Armstrong, « Summertime », pour leur
chanson du même nom. La version originale est superbe : le son clair et
expressif de la trompette, le chant mélancolique de Ella, l’orchestre
langoureux, tout est parfait. Sublime reprendre les paroles « Summertime
and the living is easy », puis enchaîne un peu plus loin en mentionnant Armstrong : « Me and Louie we're gunna run to the
party and dance till the rhythm it ».
Du
côté de la France, l’artiste Claude Nougaro rend hommage au célèbre
trompettiste avec sa pièce « Armstrong ». Nougaro se compare à
Armstrong tout au long de la pièce et on peut entendre une trompette imitant le
style de Louis.
L’espace détient aussi une petite pièce
de Louis Armstrong. En effet, la capsule Voyager, envoyée en exploration
spatiale en 1977, renferme des disques en or contenant de l’information sur la
location précise de la planète, mais aussi des images et sons de la Terre. La
chanson « Melancholy Blues » de Armstrong fait partie du lot, tout
comme des pièces de Mozart, Beethoven et Chuck Berry.
Pour
terminer ce segment musical, je partage avec vous quelques version du classique
« What a Wonderful Word ». Reprises à maintes reprises, j’ai déniché
pour vous les versions les plus éclectiques, à mon avis. Mon choix s’est arrêté
sur The Flaming Lips, Joey Ramone et Ministry.
Film et télévision
Tel que mentionné précédemment, Louis Armstrong a
joué dans plus de 30 films. Cela est sans compté les nombreuses fois qu’un
acteur a joué le rôle du trompettiste. Voici quelques exemples :
Le film « Hello Dolly » avec la grande
Barbra Streisand est probablement l’apparition la plus connue de Armstrong.
Dans le film, il accueille chaleureusement Dolly, jouée par Streisand, en lui
chantant la pièce suivante. La chanson fut #1 au top des chartres musicales,
détrônant l’époque The Beatles.
Un autre film connu est « New Orleans »,
dans lequel il apparaît et joue avec Billie Holiday. Un film à regarder si vous
êtes un fan de jazz !
Louis Armstrong a aussi été interprété par plusieurs
acteurs.
Il apparaît notamment dans Miss Marple : At Bertram’s Hotel, où le personnage joue en
compagnie d’une grande chanteuse jazz fictive. Soyez sans crainte : Louis
Armstrong n’était pas le meurtrier dans cette intrigue !
Le personnage apparaît aussi dans un épisode de Laverne
& Shirley, « The Defiant One ».
La populaire émission Saturday Night Live a aussi
utilisé le personnage pour l’un de ses clips. Ils ont réuni les meilleurs
musiciens décédés pour créer un épisode fictif de « Behind the
Music ; Rock & Roll Heaven ». Le super-band, appelé de « The
Great Frog Society » regroupe Louis Armstrong, Jim Morrison, Jimi Hendrix,
Janis Joplin, Keith Moon et Buddy Holly.
La musique de Armstrong a souvent utilisé dans les
trames sonores de films, mais quelques pièces ont su accentuer des scènes
classiques.
La pièce « What a Wonderful World » a été
popularisé aux Etats-Unis lors de la sortie du film « Good Morning,
Vietnam ». Ce fut d’ailleurs le dernier succès de Armstrong avant sa mort.
Le documentaire Bowling for Columbine a repris la
même pièce pour démontrer sarcastiquement l’utilisation des armes dans un monde
pas si « wonderful ».
Dans Wall-E, l’adorable robot de Disney, la version
de « La Vie en Rose » par Armstrong dépeint bien la scène lorsque Wall-E
rencontre et tombe amoureux de Eve. Cette version du classique de Édith Piaf est d'ailleurs une de mes préférées.
Finalement, dans Stardust Memories de Woody Allen, le
personnage principal écoute la chanson « Stardust » et vit un moment
de joie intense.
Littérature, Jeu Vidéo et Bière
Du côté de la littérature, le livre « Twelve Bar
Blues » de Patrice Neate inclut un jeune Louis Armstrong qui rencontre un
des personnes principaux, Fortis Holden, un cornettiste.
Le jeu vidéo « Fallout 2 », retro-futuriste
et post-apocalyptique, est introduit par la pièce « A kiss to build a dream
on ».
Finalement, Louis Armstrong a gagné en popularité
dans les années 90, grâce à une publicité de la bière Guinness utilisant la
chanson « We have all the time in the world ».
Bonne lecture et bonne écoute!
Excellent billet !
RépondreSupprimer;-)
Patrice Leroux